Critiques

WATKINS, LE MAGICIEN OSE … Inspiré par Jules Verne ou par Lou Reed, Gérard Watkins crée à Gennevilliers «la Capitale secrète», lieu de voyages extraordinaires et oniriques. Watkins sait l’art de camper ses personnages: il n’oublie pas le feu de bois devant la tente, il leur laisse une part de vulnérabilité et d’inconnu. (…) Gérard Watkins ne cache pas ses références, elles ne manquent pas de tenue. Comme sa pièce. Comme sa mise en scène. L’une et l’autre se jouant des miroirs. Avec sa malle, son phare, ses tortues en pierre, son magicien, ses musiciens, ses acteurs, ses enfants démesurés, son voyage extraordinaire.
Jean-Pierre Thibaudat, Libération, 15 Mai 1995


Gérard Watkins a la plume caustique, le regard acéré et l’imaginaire explosif. Il prend à bras le corps notre époque, si teintée par la régression, Une scénographie bourrée d’inventions, et des comédiens tels Hélène Alexandridis et Fabien Orcier dont la capacité à donner du sel à des personnages à la limite du virtuel est saisissante, rendent attrayant ce voyage au coeur de l’establishment politique et médiatique.
Joshka Schildow Télerama, 1998


Je te remercie de m’avoir fait lire «Dans la forêt lointaine ». Tu réussis à traduire la transformation du monde en train de se faire où perce la conscience de ce que nous devenons, nous les vivants, au milieu des monstres que nous suscitons. Des personnes nouvelles ont un autre mode d’échanger entre elles. Les scories du vieux monde sans doute ne facilitent pas les choses. L’éclairage est cruel, ironie cinglante pourtant souvent développée dans l’amour des êtres. Ce qui déroute et fascine, c’est que tu obéis à un idéal de complexité où les notions ne se donnent jamais comme distinctes et séparées. Chez toi, à travers de longs développements on dialogue avec des configurations mobiles et des nœuds de relation. C’est comme abolir l’écart entre d’un truand et d’un saint; Là s’ouvre une configuration – une carte – inexplorée. Ton texte appelle le corps des acteurs, leur vie, leur joyeuse connivence à se déplacer au-delà du connu… Claude Régy, 7 Mars , 2001


Dans la foret Lointaine, sa dernière pièce, s’apparente à un jeu de piste. Poème épique, voyage initiatique, fable sur l’état du monde, drame familial, exercice de théâtre dans le théatre, Watkins court plusieurs lièvres à la fois, avec un mélange d’ambition et d’humour pas si frequent dans le théâtre contemporain. On voit bien ce qui a pu attire rune distribution de choix dans l’univers de Watkins, une atmosphere de fantaise, un sens certain de la tension dramatique, une langue volontiers innattendue, à la fois concrete et lyrique. Telle quelle, cette Forêt Lointaine mérite amplement le detour au-delà du périphérique. René Solis Libération, Mardi 30 Octobre 2001


Avec Gérard Watkins, on se balade dans la forêt lointaine. Sa fresque délirante suit avec humour les pistes de huit personnages inspirés par les grandes figures de notre temps. Touche à tout, il traite de la mondialisation, s’inspire du théâtre d’ombres du Ramayana, met son grain de sel dans la grande toile du net et recycle les peurs et les désirs du siècle pour y faire bon poids. Anne Alvaro, Pascal Bongard, Grégoire Oestermann, et Odja Llorca, pour ne citer qu’eux, composent la belle troupe réunie pour cette aventure. Patrick Sourd, Nova Magazine, Octobre 2001


Icône est une fable fantastique, où la Créature qui hante le bassin entretient d’étroites relations avec le royaume des ombres. Apparue un jour, elle refuse depuis de sortir de l’eau ; elle a aussi l’étrange faculté de lire dans les pensées de ceux qui s’en approchent, et de s’approprier de leur cerveau. Un épatant travail sur les lumières change la piscine en territoire fantastique propre à frapper l’imaginaire : il n’est pas banal de parvenir à transformer un centre nautique en rivage du Styx. Le charme d’Icône, c’est qu’on n’y comprend à peu près rien, sinon que l’élaboration d’une oeuvre d’art est du domaine de l’indicible. Réné Solis, Libération , 7 Octobre 2004


C’est l’une des pièces les plus subversives et passionnantes qui nous a été donnée de voir ces derniers temps. On sort de là commotionné, bouleversé devant la force du propos, le jeu des acteurs, la scénographie volontairement austère. Chaque réplique, chaque regard, chaque geste ou attitude témoigne d’une maturité dans la progression dramaturgique provoquant un suspense d’une rare intensité. Jusqu’au bout, on ne sait pas. On avance dans la pièce à tâtons, pareil à ces deux êtres paumés qui nous tendent un miroir sans tain de notre monde. Anne-Lise Heimburger et Fabien Orcier sont habités, possédés même et leur donnent du souffle, de la chair, nous font rire et pleurer sans discernement. Ce jeu trouble, ce questionnement sincère sur le monde, le cynisme, l’amour, la lâcheté constituent là une solide armature dramaturgique, créant un théâtre d’où jaillit la tragédie contemporaine Marie Jose Sirach, L’humanité, 4 Mai, 2009


GRAND PRIX DE LITTERATURE DRAMATIQUE 2010
Gérard Watkins a obtenu le 10 Juin dernier le Grand Prix de Littérature Dramatique, décerné par un jury d’auteurs, à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Communication. Après quelques textes foisonnants et passionnants ( La Capitale Secrète, Dans la Forêt Lointaine. entre autres..) Gérard Watkins, que l’on connaît aussi comme acteur chez les plus grands, donne la mesure de son engagement dans le monde d’aujourd’hui, avec » Identité », une pièce énigmatique, drôle et terrible à la fois.
Françoise Du Chaxel


Gérard Watkins a mis beaucoup dans cette pièce, pleine à ras bord de burlesque, de politique, de rires (on frôle même parfois le fou rire en voyant l’homme tenter de freiner ses pulsions), riche aussi d’une réflexion sur la nov-langue d’aujourd’hui. (…) Au fond c’est une pièce à voir deux fois, comme est jouée cette belle scène, simple et pudique, où à lieu la rencontre, enfin, de l’homme et de la femme sur le toit, sous l’attentive surveillance des anges. C’est, au fond, avec sa syntaxe bienveillante, une pièce bienveillante.
Jean-Luc Porquet – Le Canard Enchainé

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