14

Quatorze
Texte et mise en scène de Gérard Watkins avec l’ensemble 27 de
l’ERACM
14 c’est l’âge moyen d’une classe de troisième.
La classe de troisième, c’est la dernière année du collège.
Dernière année où il est encore question d’un ensemble.
Ensemble qui n’a pas encore été démantelé par une orientation.
Mais qui est en train de l’être.
14 c’est le nombre d’élèves qui forment cet ensemble.
14 est raconté du point de vue de cet ensemble.
Nous ne verrons jamais d’adultes.
L’absence d’adulte est nécessaire à une expression sans filtre.
Les adultes c’est nous spectateurs ayant le privilège de se prendre de plein
fouet leur regard sur nous.
Mais surtout leur regard intransigeant sur eux mêmes.
Sur l’ensemble.
De les voir développer les protections à la fois collectives et identitaires, anticorps
pour échapper à l’emprise d’un système.
Que ce soit le système éducatif, ou le système plus global, un système
pratique une forme d’emprise.
Il y a ceux qui conviennent au système, et ceux qui qui ne conviennent pas.
Il y a heureusement, dans les deux cas, une résistance salutaire, immunitaire,
qui opère, et elle n’est pas forcément celle qu’on attend.
Je repense à Castaneda et à ses boucliers invisibles dans « le don de
l’aigle » et je les imagine dans le contexte adolescent.
Comment les nouvelles fictions, et les mythes dont ils s’emparent, produisent
de la pensée dans le désert qui est le notre ?
L’ensemble 27 est un ensemble de jeunes actrices et acteurs en devenir.
C’est leur dernière année ensemble.
Ils sont entrés en immersion dans cette matière pour se l’approprier.
Ils sont parti à la recherche de leur 14 ans, avec à peine une dizaine d’année
d’écart.
Retour dans le passé quête de souvenirs, impressions, textures.
Ils ont rencontrés une classe REP à Cannes, et ont embarqués avec eux ces
âmes pour les fondre avec la leur. Fusion.
Nous avons créer ensemble ces personnages, hybrides, expérience
sociologique étrange en soi.
J’ai cherché et écrit leur partition pour qu’elle soit la plus légère et sensible
possible;
Parce que ça parle tellement de deuil tout ça que je ne voulais pas les
appesantir.
Mais on fait toujours ce qu’on cherche à ne pas faire.

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